Les pathologies gynécologiques

29 mars 2022

Assez peu médiatisées, les pathologies gynécologiques peuvent déboussoler ces (jeunes) femmes dont le diagnostic vient d’être annoncé. Des déséquilibres hormonaux sont responsables de troubles du cycle menstruel, remettant en cause leur chance de grossesse. La prise en charge se veut alors hormonale mais surtout pluridisciplinaire. Nous allons ici aborder deux pathologies gynécologiques.

Le syndrôme des ovaires polykystiques

Hyperpilosité, troubles du cycle menstruel, acné, insulinorésistance… Autant de symptômes qui peuvent faire penser au Syndrome des Ovaires Poly Kystiques. Surpoids et infertilité étant des complications possibles de la maladie.

Les différents symptômes apparaissent généralement pendant l’adolescence au moment des premières règles. Les causes de développement de la maladie sont encore mal comprises, mais la composante génétique est mise en cause. Différents facteurs environnementaux (pollution, mode de vie, alimentation…) peuvent venir moduler l’expression de plusieurs gènes responsables de la maladie. Les perturbateurs endocriniens, un déficit en vitamine D, une hypertension artérielle, un manque d’oméga 3 sont encore d’autres causes possibles au SOPK.

Diagnostic : Pour confirmer ou infirmer le diagnostic, il peut être programmé une échographie des ovaires et un bilan hormonal. Il est en effet souvent retrouvé une testostérone augmentée. L’hypothèse est vérifiée s’il y a présence d’au moins 2 critères dits de Rotterdam, c’est-à-dire une hyperandrogénie clinique (perte de cheveux, hyper-pilosité, acné…) ou biologique (taux d’androgènes haut dans le sang), une oligo-anovulation (peu voire pas d’ovulation) ou une échographie relevant un ovaire volumineux ou présentant plus de 12 follicules de 2 à 9 mm de diamètre.

Solutions : Médicalement, le SOPK ne peut pas être guérie, seuls les symptômes sont traités et les complications possibles sont surveillées. Maladies cardiovasculaires, diabète, cancer de l’endomètre, apnée du sommeil, dépression, peuvent être associés avec le SOPK, ce sont donc autant de pathologies à prévenir. Ainsi il est proposé à ces femmes différentes aides :

  • La prise de la pilule oestro-progestative permet d’une part d’inhiber la sécrétion de l’Hormone Lutéinisante (LH) et donc la production d’androgènes ovariens, et d’autre part d’augmenter la Sex Hormone Binding Globulin (SHBG) diminuant ainsi le taux d’androgène libre et donc biodisponible.
  • En cas de problème de surpoids il est mis en place des mesures hygiéno-diététiques. De même, l’insulinorésistance peut également être améliorée par cette nouvelle hygiène de vie et une perte pondérale. Il est ainsi important de réaliser un suivi diététique et de se faire accompagner dans sa perte de poids si nécessaire.
  • Le citrate de clomifène peut être prescrit en cas d’infertilité pour stimuler l’ovulation.
  • Chirurgicalement, il peut être réalisé sous endoscopie, une multiperforation de l’ovaire pour améliorer son fonctionnement.

La boite à outils micronutritionnelle : Il est possible d’améliorer l’insulinosensibilité grâce à la berbérine, à la cannelle et à certains micronutriments comme le chrome, le zinc, le magnésium ou encore la vitamine D.

Pour ce qui est de la régulation des hormones sexuelles, le houblon peut aider à favoriser l’aromatisation de la testostérone en oestrogènes.

Il est indispensable d’avoir une alimentation riche en antioxydants et en anti-inflammatoires.

Pour finir il convient d’éviter au maximum l’exposition aux perturbateurs endocriniens qui se retrouvent dans les cosmétiques, dans les plastiques même alimentaires, dans les produits ménagers…

L’endométriose

C’est une maladie encore trop peu connue, qui se définit par la présence de tissus semblables à la muqueuse utérine en dehors de l’utérus. C’est pendant les règles qu’il peut y avoir une « régurgitation » du sang dans les trompes, emportant avec lui des cellules endométriales et des fragments de la muqueuse utérine, vers la cavité abdomino-pelvienne. Le système immunitaire les détruit habituellement, mais dans le cas de l’endométriose ces derniers vont s’implanter et induire une inflammation.

C’est une pathologie douloureuse qui est classée en 3 types, par la Haute autorité de santé et le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens de France (CNGOF) en 2018. Sachez que le degré de douleur n’est pas proportionnel à la gravité de la maladie.

  • Endométriose superficielle où les tissus sont retrouvés dans le péritoine
  • Endométriose ovarienne où l’on retrouve un kyste ovarien dont le liquide est couleur chocolat
  • Endométriose profonde où des lésions à plus de 5mm peuvent être amenées jusque sous le péritoine. Dans le cas d’une atteinte profonde, l’endométriose peut toucher les ligaments utérosacrés, l’intestin, la vessie, le vagin…

Diagnostic : La majorité des cas d’endométriose se traduit par des règles abondantes, douloureuses ainsi que des cycles courts. L’humeur et la fatigue sont directement impactées.

Le diagnostic est posé lors de la présence des différents symptômes que sont les :

  • Douleurs au cours d’un rapport sexuel (dyspareunie) ;
  • Règles douloureuses (dysménorrhées) ;
  • Troubles de la miction (dysurie) ;
  • Difficultés à la défection (dyschésie) ;
  • Douleurs pelviennes.

Les examens associés sont l’IRM et l’échographie endovaginale. De plus un déséquilibre hormonal est retrouvé avec un excès d’œstrogènes par rapport à la progestérone.

Solutions : L’évolution de la maladie est très personne-dépendante, elle peut stagner voir régresser avec un traitement hormonal ou chirurgical, mais peut aussi s’aggraver avec la nécessité d’une prise en charge pluridisciplinaire.

Souvent il est proposé à la patiente de prendre une contraception hormonale en continu (pilule ou stérilet hormonal) pour diminuer la part d’œstrogènes et d’empêcher l’apparition des règles et donc des symptômes. Si cela s’avère insuffisant, des analogues de la GnRH peuvent alors être prescrits, ce qui empêche la stimulation des ovaires par l’hormone libératrice des gonadotrophines (la GnRH naturellement libérée par l’hypothalamus). Il en résulte alors une hypo-oestrogénie qui est à compenser pour éviter les risques d’ostéoporose.

Bien sûr des antalgiques sont souvent proposés pour soulager les patientes.

Lorsque la médication ne suffit pas, la chirurgie peut s’avérer utile pour retirer les lésions, et dans certains cas, l’utérus ainsi que les ovaires. Cette dernière intervention est l’unique solution de guérison possible de l’endométriose. Lorsque seules les lésions sont retirées, il y a un risque de récidive possible dans les mois ou les années à venir et ce jusqu’à la ménopause.

La boite à outils micronutritionnelle : Il est possible de limiter l’hyperoestrogénie et de majorer la progestérone à l’aide de l’alchémille, de gattilier ou encore d’achillée millefeuille. Il est également nécessaire de palier à l’inflammation et au stress oxydant grâce à l’huile d’onagre et une optimisation des oméga 3. Un gros travail sur la douleur et sur le stress doivent également être fait, avec une supplémentation en magnésium couplé à de la taurine et vitamine B6 et par un suivi psychologique voir de l’hypnose. Le griffonia est également un bon moyen de stimuler la production de sérotonine, l’hormone de la sérénité.

De la même façon qu’avec la SOPK, on évitera les perturbateurs endocriniens dans cette maladie hormono-dépendante.