Le microbiote

5 octobre 2023

Le microbiote

Ce terme est de plus en plus employé sans que nous sachions exactement de quoi il s’agit. Remettons les choses au clair :

Il s’agit déjà de préciser de quel microbiote nous parlons : microbiote intestinal, cutané, buccal, génital … Chaque organe contient une population de micro-organismes différente.

Un microbiote est un ensemble de micro-organismes (bactéries, virus, levures, archées) qui vivent en communauté complexe, en symbiose avec leur hôte : c’est-à-dire nous (Inrae).

Que savons nous du microbiote intestinal ?

Actuellement les recherches sur le microbiote intestinal sont nombreuses et les connaissances sur le sujet sont en constante évolution. C’est par ailleurs le microbiote qui dénombre le plus d’« habitants » avec 10 000 milliards de bactéries (environ 1kg de bactéries) dont 800 à 1000 espèces différentes. Le microbiote, unique à chaque individu, ne s’étend pas de façon homogène dans l’écosystème intestinal. Sa densité est minimale dans l’estomac et maximale dans le côlon. A la naissance, le bébé est colonisé par la flore vaginale et fécale de la mère, si l’accouchement se fait par voie basse. Le microbiote évolue progressivement et semble atteindre sa complexité maximale vers l’âge de 10 ans. Sa composition est modifiée par l’alimentation, le mode de vie ou encore les médicaments consommés (IPP, AINS, antibiotiques…) d’où la grande hétérogénéité des microbiotes intestinaux. Ils constituent une véritable carte d’identité de l’individu, avec une vingtaine d’espèces en commun retrouvée chez tous, et le reste du microbiote spécifique à chacun (Inserm).

Grâce à l’étude des selles, l’analyse des gènes microbiens et des métabolites microbiens sanguins, il est possible de comprendre les liens entre le microbiote intestinal et certaines pathologies comme le diabète, l’obésité (1), les maladies cardio-vasculaires ou encore les maladies neuro-dégénératives et les pathologies psychiatriques : dépression, schizophrénie, autisme… (2). L’axe intestin-microbiote-cerveau est en effet étudié dans de nombreuses pathologies. Les interactions sont notamment possibles grâce aux post-biotiques, molécules produites par les bactéries commensales du tube digestif, mais aussi grâce aux hormones, neurotransmetteurs et molécules du système immunitaire de l’hôte, c’est-à-dire nous. Cette communication bidirectionnelle est complexe et n’est encore que sommairement comprise.

Quels rôles jouent le microbiote ?

Véritable couteau-suisse, nous ne pouvons nous passer de ses fonctions : il nous permet de digérerassimiler, de produire des vitamines (K1, K2 et certaines vitamines B). Il est également central dans l’immunité et dans la régulation de la colonisation par les espèces pathogènes.

Il est maintenant admis que le microbiote joue un rôle prédominant dans l’état de santé de l’individu. Non seulement le microbiote peut influencer sur le développement de pathologies comme nous l’avons vu plus haut, mais également sur la performance physique d’athlètes. Le microbiote a un impact direct sur la fonction musculaire et sa capacité rétractile. On comprend alors l’intérêt de la prescription possible de prébiotiques (substrat énergétique des bactéries), probiotiques (bactéries) voire même de post biotiques (métabolites des bactéries) pour maintenir une bonne santé de l’intestin et donc de la personne.

Comment équilibrer le microbiote intestinal ?

Une alimentation saine pour un microbiote en bonne santé

Les bactéries qui composent le microbiote intestinal se nourrissent des aliments ingérés et non digérés dans l’intestin grêle, comme les fibres et notamment les prébiotiques, certains polyphénols et acides gras. Ainsi, afin d’avoir un microbiote bien équilibré avec une richesse et une diversité de bactéries, certains aliments sont à privilégier au quotidien.

Les prébiotiques sont par exemple présent dans les poireaux, les céréales complètes, les artichauts, les salsifis, le topinambour, les oléagineux ou encore les aliments riches en acides gras essentiels tels que les huiles végétales de colza, noix ou les poissons gras et aussi dans le thé vert.

La prise de probiotiques

Les probiotiques sont des « micro-organismes vivants qui, lorsqu’ils sont ingérés en quantité suffisante, exercent des effets positifs sur la santé, au-delà des effets nutritionnels traditionnels.».
Il existe une multitude de probiotiques répertoriées en 4 genres : Lactobacilles, Bifidobactéries, Streptocoques, Lactocoques, puis déclinées en espèces et enfin en souches.

Au-delà d’une alimentation variée et équilibrée, une bonne hygiène de vie contribue favorablement à maintenir l’organisme en bonne santé. Il s’agit de respecter ses cycles de sommeil, de pratiquer une activité physique régulière, ainsi que d’évaluer et d’accompagner les situations de stress qui peuvent être liées le cas échéant.

A Nutri N’Fit nous utilisons des questionnaires (évaluation des symptomatologies digestives et extra-digestives) pour estimer le risque de présence de dysbioses intestinales (candidose, SII…) ou encore de SIBO, qui peut être confirmé par différents tests (urinaires, gaz expirés…). N’hésitez pas à vous rapprocher de nous pour être accompagné.

  1. J Clin Lab Anal, 2022 May. Obesity and gut-microbiota-brain axis : A narrative review Asadiet al.
  1. Int J Mol Sci, 2022 Sep. The Microbiota-Gut-Brain Axis in Psychiatric Disorders. A. Góralczyk-Bińkowska et al.