Mise en contexte
Nous sommes constitués d’un nombre incalculable de cellules qui composent nos tissus (épithéliaux, conjonctifs, musculaires, nerveux), nos organes, notre sang, nos gamètes… nous en fait. Elles sont capables de choses extraordinaires comme d’avoir une activité électrique (neurones, cellules pacemaker du cœur), mécanique (contraction cardiaque, motilité des spermatozoïdes).
Pour réaliser ces merveilleuses missions qui nous permettent de vivre, la cellule a besoin d’énergie. Et c’est là qu’entrent en jeu les mitochondries, ces sortes de mini centrales nucléaires (de l’ordre du nanomètre) qui, grâce à l’oxygène, transforment les nutriments issus de notre alimentation, en molécules chimiques nommées ATP et utilisables par la cellule comme source d’énergie. La mitochondrie assure d’autres rôles moins connus comme la thermogénèse, la synthèse du cholestérol et d’hormones stéroïdiennes, l’apoptose (mort cellulaire programmée, indispensable pour éviter toute croissance incontrôlable d’une cellule pouvant aboutir à un cancer) … Elle possède par ailleurs son propre matériel génétique circulaire et à double brins pour l‘espèce humaine. Les mitochondries sont retrouvées dans toutes les cellules humaines et animales, à l’exception des globules rouges (par ailleurs également dépourvues de noyau).
Quand prendre soin de ses mitochondries rime avec fertilité
Pour illustrer le rôle énergétique des mitochondries, pensons au flagelle d’un spermatozoïde qui est fortement concentré en mitochondries (11 à 13 tours de deux mitochondries par tour), délivrant ainsi assez d’énergie au spermatozoïde pour se déplacer. Il est ainsi mis en lien le pouvoir fécondant du spermatozoïde avec l’activité mitochondriale1. Détrompez-vous les ovocytes nécessitent également d’un grand nombre de mitochondries, du fait de la croissance importante du cytoplasme de ces cellules sexuelles.
Lorsque l’on sait que le stress oxydatif peut altérer l’ADN mitochondrial et donc l’activité des spermatozoïdes, on comprend alors l’intérêt d’une bonne hygiène de vie et donc d’une bonne alimentation pour une bonne fertilité.
L’oxydation, le fléau des mitochondries
Les mitochondries sont vulnérables aux effets du vieillissement cellulaire, au stress, à l’oxydation. Les cellules sont dotées de mécanismes anti-oxydants comme expliqués dans un de nos précédents articles, mais elles peuvent parfois être débordées impactant alors les mitochondries. Les dysfonctionnements mitochondriaux peuvent alors mener à des pathologies dégénératives comme la maladie de Parkinson ou d’Alzheimer2, la fibromyalgie3, des cancers4…
Alimentation : bien manger pour protéger ses mitochondries
Vous l’avez compris, pour se protéger de certaines pathologies, d’une potentielle infertilité, nous devons chouchouter nos mitochondries. Cela passe par se protéger des attaques radicalaires (inflammation, pollution, UV, alimentation ultra-transformée, tabac, surentraînement physique5, stress psychologique…)
Voici le menu idéal pour une mitochondrie selon l’institut européen de physionutrition et phytothérapie :
- Du magnésium, des vitamines B, de la taurine et de l’acétylcarnitine pour aider à la production d’énergie
- Du resvératrol, du coenzyme Q10, du glutathion et ses activateurs dont le sélénium, les vitamines C et E pour protéger la mitochondrie de l’oxydation. Le resvératrol serait notamment un adjuvant de longévité6, ce qui nous donne une excuse pour boire un verre de bon vin rouge à l’apéritif !
Voici un exemple de repas contenant ces précieux nutriments (à condition de choisir des ingrédients de qualité, bio si possible) :
– Taboulé coloré :
semoule de sarrasin, dés de poivron rouge et de concombre, échalote émincée,
éclats de noix du brésil et vinaigrette à l’huile de germe de blé
-Rôti froid de boeuf
-Raisins rouges
Une alimentation de qualité favorisera la santé des mitochondries mais il se peut que cela soit insuffisant. Avec l’âge, le vieillissement cellulaire est majoré et il peut être utile de se supplémenter en certains de ces micronutriments ci-dessus pour y palier.
Bibliographie
- Pascale May-Panlou et al. (2004). Mitochondria in reproduction. Medical Sciences
- Giacomo Monzio Compagnoni et al. (2020). The Role of Mitochondria in Neurodegenerative Diseases: the Lesson from Alzheimer’s Disease and Parkinson’s Disease. Neuromolecular Neurobiology
- Linoy Israel et al. (2024). Mitochondrial structural alterations in fibromyalgia: a pilot electron microscopy study. Clinical and Experimental Rheumatology
- Yu’e Liu et al. (2023). An Overview: The Diversified Role of Mitochondria in Cancer Metabolism. International Journal of Biological Sciences
- Douglas Popp Marin et al. (2013) Oxidative stress and antioxidant status response of handball athletes: implications for sport training monitoring. International Immunopharmacology
- Yi-Rong Li et al. (2018). Effect of resveratrol and pterostilbene on aging and longevity. Biofactors