Le syndrome de l’intestin irritable

5 décembre 2022

Également appelé colopathie fonctionnelle, le syndrome de l’intestin irritable (SII) concerne les troubles de fonctionnement de l’intestin sans lésions ou anomalies sous-jacentes à l’inverse des maladies intestinales organiques comme les MICI (maladies inflammatoires chroniques de l’intestin).

Il n’est pas rare d’avoir une personne de son entourage à qui l’on a diagnostiqué un SII. Les femmes sont les plus touchées (selon les sources : deux à trois fois plus que les hommes !).

Quelles sont les caractéristiques du SII ?

Les symptômes du SII sont les douleurs abdominales, les ballonnements ainsi que les troubles du transit (à dominante constipation, diarrhées ou mixte). Ils apparaissent souvent après un repas mais peuvent également être déclenchés par une situation stressante, de l’anxiété ou de la fatigue. Des symptômes extra-digestifs sont aussi notés comme des céphalées, une fatigue importante, des douleurs musculaires …

Les désagréments ressentis peuvent durer plusieurs jours, rendant la qualité de vie plus inconfortable.

Pour que le diagnostic du SII soit posé, il faut que les symptômes soient chroniques : au moins 1 jour par semaine les 3 derniers mois et que l’évolution date d’au moins 6 mois.

Des maladies sont souvent associées au SII comme la fibromyalgie, les reflux gastro-œsophagiens…

Connait-on les causes de la maladie ?

Les causes du SII sont encore discutées cependant des troubles de la motricité intestinale, une dysbiose intestinale, une hyperperméabilité intestinale, une infection gastro-intestinale, une candidose intestinale ou encore une hypochlorhydrie, seraient des facteurs de risque.

Hyperperméabilité intestinale (HPI), dysbiose, intolérances alimentaires sont liées

Il se peut que le SII soit causé pas un intestin poreux, laissant passer dans le sang des protéines incomplètement digérées. Ces dernières vont stimuler anormalement le système immunitaire et déclencher et entretenir une inflammation et différents symptômes (douleurs ostéo-articulaires, tendinopathies, troubles cutanés…). Un microbiote intestinal déséquilibré peut aussi participer à cette cacophonie.

La candidose intestinale, quand les symptômes vont dans tous les sens

Le développement anormal d’un champignon nommé Candida albicans, peut induire de nombreux symptômes intra et extra digestifs. Vous pourrez trouver plus d’informations sur cette pathologie, dans un autre de nos articles postés sur notre site internet.

L’hypochlorhydrie courante et pourtant sous diagnostiquée

Pour fonctionner correctement, l’estomac a normalement un pH très acide grâce à la libération d’acide chlorhydrique noté HCl (pH=2). Cette acidité est nécessaire pour différents mécanismes impliqués dans la digestion, en plus de servir de protection aux infections bactériennes :

  • Sécrétion du facteur intrinsèque indispensable à l’assimilation de la vitamine B12
  • Transformation de pepsinogène en pepsine, enzyme digestive permettant la dégradation des protéines en peptides
  • Production d’hormones comme la sécrétine qui induit la libération de la bile par le foie, et donc l’absorption des acides gras et vitamines liposolubles. De même, en milieu acide, il est produit la cholécystokinine permettant la sécrétion d’enzymes digestives spécifiques à la dégradation des différents nutriments : les protéases (protéines), lipases (lipides) et amylases (glucides).

On comprend donc bien qu’en cas de sous production d’HCl, la digestion va être compromise.

En plus de montrer des signes de mal-digestion, le patient va bien souvent avoir des soucis de remontées acides, qui sont malheureusement bien trop souvent traitées avec des inhibiteurs de pompes à protons (IPP) dont le but est justement de réduire l’acidité gastrique. C’est donc le serpent qui se mort la queue, et on finit par entretenir et même aggraver l’hypochlorhydrie.

Ainsi, avant de prendre des anti-acides ou des IPP, il faut impérativement vérifier si les remontées acides ne seraient pas secondaires à un estomac trop alcalin, qui diminuerait la tonicité du sphincter, nommé cardia, qui est situé entre l’œsophage et l’estomac.

Quelles solutions ?

Le traitement de première intention est l’utilisation d’anti-spasmodiques et de régulateurs du transit. C’est insuffisant puisque cela ne joue que sur les symptômes, et ne prévient pas la récidive.

On va donc privilégier une prise en charge globale et travailler sur les sources du problème.

  • Après identification des potentielles intolérances alimentaires, il est conseillé la prise de compléments alimentaires à visée anti-inflammatoire et cicatricielle pour traiter l’HPI, en plus de l’exclusion des aliments en cause. La prise de probiotiques peut s’avérer nécessaire pour rétablir la flore intestinale.
  • En plus de l’éviction des aliments non tolérés, il est parfois nécessaire de suivre le régime sans FODMAPs qui sont des sucres fermentescibles pouvant être à l’origine des symptômes. Ce régime consiste à supprimer tous les aliments contenant ces sucres, et à les réintroduire progressivement et individuellement de sorte à identifier ceux en cause. Attention donc à la prise de prébiotiques (substrats énergétiques des probiotiques) qui serait ici inadaptée. Ce régime étant strict et difficile à suivre, il est important de se faire accompagner par un(e) diététicien(ne).
  • Si l’anxiété et/ou le stress sont associés au SII, il faudra donc prendre en compte l’approche psychologique par un suivi avec un psychologue, la pratique de la méditation ou encore l’aide de la phytothérapie. Certaines plantes sont connues pour leurs effets anxiolytiques et déstressants: le griffonia, la rhodiole sont deux exemples parmi tant d’autres. Bien sûr la supplémentation en magnésium sous une forme bien assimilable ne devra pas être oubliée.
  • En parallèle, et même en dehors des périodes de crise, il convient de surveiller son alimentation en privilégiant des repas digestes (consommation contrôlée de gras et de fibres), une bonne masticationet en modérant les quantités.
  • En cas d’hypochlorhydrie avérée, il peut être utilisé des plantes amères avant les repas. La gentiane permet notamment d’améliorer la digestion avec un rôle sur la fonction biliaire et des enzymes digestives. En parallèle, l’inflammation de la muqueuse peut être apaisée par de l’aloe verra ou encore de la réglisse (attention aux sujets hypertendus, la réglisse est un hypertenseur et donc contre-indiquée dans ce cas précis).

Le SII étant une pathologie multifactorielle, un suivi par un thérapeute formé est indispensable pour que la prise en charge soit adaptée. A Nutri N’Fit nous pouvons vous aider à comprendre les causes de votre SII et apporter les solutions adéquates.

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