La thyroïde est une petite glande (mesurant environ 2x4cm) en forme de papillon qui est située au niveau du cou, et qui est sous le contrôle de l’hypophyse, autre glande localisée dans le cerveau.
C’est un peu le chef d’orchestre de l’organisme qui module la production de chaleur (thermogenèse), les fonctions digestives, cardio-vasculaires, sexuelles, notre système nerveux central… C’est donc un organe clé pour assurer l’ensemble des fonctions de l’organisme. Les hormones thyroïdiennes qui contrôlent nos organes sont nommées la T4 (thyroxine) et la T3 (triiodothyronine). La T4 est une hormone non active produite à 100% par la thyroïde. Son seul rôle est d’être transformée par le foie et les reins en T3, une forme 5 fois plus active de l’hormone thyroïdienne. Cette dernière est produite à 80% par la conversion de T4 en T3 et à 20 % par la thyroïde elle-même.
Dysfonctions thyroïdiennes :
Comme pour tout organe du corps, des facteurs externes ou internes peuvent venir entraver le fonctionnement de la thyroïde. Cette glande peut alors voir son activité majorée ou minorée induisant alors des symptomatologies assez diverses.
Un tableau clinique comme celui qui suit peut nous amener à soupçonner un dysfonctionnement thyroïdien.
Hypothyroïdie | Hyperthyroïdie | |
Thermogenèse | Grande frilosité | Hypersudation |
Fonction digestive | Constipation, ballonnements | Transit rapide |
Cardio-vasculaire | Hypo-tension, œdèmes | Palpitations |
Métabolisme | Tendance au surpoids | Tendance à la perte de poids |
Autres | Fatigue, sécheresse cutanée, perte de cheveux, migraines, rigidités articulaires, dysménorrhées, goitre | Sautes d’humeurs, difficultés à trouver le sommeil, yeux exorbités, tremblements des mains |
On remarquera que ces différents symptômes sont souvent traités isolément, alors qu’il suffit de traiter l’origine du problème : la thyroïde.
Biologie :
Il n’est pas rare de retrouver le dosage sanguin de la TSH (Thyroid Stimulating Hormone) pour évaluer le fonctionnement de la glande thyroïdienne. Cette hormone est sécrétée par l’hypophyse pour stimuler la thyroïde. Une hyperactivité de la thyroïde est compensée par une plus faible stimulation de cette dernière, et donc par une moindre sécrétion de TSH (mécanisme nommé feed-back négatif). A l’inverse, si la thyroïde est ralentie, le taux de TSH sera augmenté.
Cependant on peut avoir un problème thyroïdien malgré un taux de TSH sanguin dans les normes du laboratoire.
C’est pourquoi, pour évaluer la fonction thyroïdienne d’autres analyses sont nécessaires comme le dosage de la T4, de la T3 libre (forme adéquate) et de la T3 reverse (forme inadéquate).
De plus l’interprétation du bilan sanguin est biaisée par les normes fournies par les laboratoires, qui ne sont par ailleurs pas toutes consensuelles. Bien des marqueurs dosés sont injustement considérés comme normaux, car ils entrent dans la fourchette des valeurs proposées par le laboratoire. Cependant celles-ci sont trop très larges. Une TSH à 3mU/L est considérée comme normale si l’on regarde les normes de laboratoire, qui oscillent entre 0. 25 et 5.250mU/L. Les normes santé sont, elles, beaucoup plus étroites, et dans cet exemple, comprises entre 1 et 2mU/L. On peut donc passer à côté d’une hypothyroïdie débutante, si l’on ne considère pas les recommandations santé. En cas de symptômes cliniques de dysthyroïdie, il est d’autant plus important de se fier aux normes santé. Sachez que la clinique prône sur la biologie, et que si des symptômes vous mettent la puce à l’oreille, nous pouvons, nous à Nutri N’Fit, vous accompagner.
Voici les différents types d’hypothyroïdie :
– Hypothyroïdie tertiaire due à une insuffisance en TRH, hormone sécrétée par l’hypothalamus dont l’un des rôles et de stimuler l’hypophyse qui vient à son tour stimuler la thyroïde. Donc par effet domino, une diminution de la TRH induit un hypofonctionnement thyroïdien.
– Hypothyroïdie secondaire par une insuffisance en TSH, hormone de l’hypophyse stimulant la thyroïde, qui peut être due à un cortisol trop élevé dans le cadre d’un stress chronique.
– Hypothyroïdie primaire pouvant découlée d’une ablation de la thyroïde (thyroïdectomie partielle ou totale) ou encore par une thyroïdite d’Hashimoto, maladie auto-immune où la glande est détruite par le corps lui-même. Dans ce cas il convient d’éliminer totalement le gluten pour limiter l’attaque auto-immune.
La plupart du temps, l’hypothyroïdie primaire est liée à :
- Un déficit de production de l’hormone T4, induit par une carence en micronutriments nécessaires au fonctionnement thyroïdien (iode, vitamines B, tyrosine…), par la consommation d’aliments goitrogènes qui viennent chélater l’iode (soja, rutabaga, choux, navets), par un stress chronique, par la prise de lévothyrox…
- Une mauvaise conversion de la T4 en T3 par la désiodase (enzyme de conversion) due à une faiblesse hépatique (lieu de conversion de la T4), à une carence en micronutriments (sélénium, fer, zinc, magnésium) ou encore à une hyperperméabilité intestinale (ce qui induit une malabsorption digestive)…
- Un excès de T3 reverse (T3r): la T3 libre est la seule hormone thyroïdienne efficace mais il est possible que la T4 soit convertie au profit de la T3r par cette même désiodase, pour permettre au corps d’économiser l’énergie en cas de stress chronique. Infections, dénutrition, excès d’oestrogènes, intoxication aux métaux lourds, manque de sélénium sont autant d’autres causes pouvant profiter à la production de T3r.
- Une diminution de la sensibilité des récepteurs cellulaires à la T3 notamment dans le stress chronique, mais aussi toujours en cas de carences en micronutriments indispensable à la thyroïde ou encore du fait d’une carence en oméga 3. Cette sensibilité des récepteurs peut également être modulée par le ratio œstrogènes sur progestérone. En cas d’hyperoestrogénie, fréquent en péri-ménopause ou lors de prise de traitements ostrogéniques, la T3 est moins captée par les cellules ce qui amène à une hypothyroïdie fonctionnelle.
Micronutriments de la Thyroïde :
Il existe de nombreux co-facteurs qui permettent un maintien d’une bonne santé thyroïdienne.
Zinc : Important pour la conversion de la T4 en T3, le zinc est retrouvé principalement dans les produits animaux notamment les fruits de mer. Il convient donc aux végétariens de veiller à ce que leur menu contienne des aliments riches en zinc, comme les légumineuses ou les graines de courge. A noter qu’un apport important de fibres végétales vient limiter l’assimilation de ce minéral. Également impliqué dans le système immunitaire, un statut optimal en zinc participe donc à une santé de qualité !
Sélénium : Antioxydant très puissant, il est également impliqué dans la conversion de la T4 en T3 par la désoidase. Le sélénium est retrouvé dans les produits animaux et en grande quantité dans les noix du Brésil.
Iode : Minéral dont la fonction connue est uniquement la production d’hormones thyroïdiennes. Une carence ou un excès en iode influe donc directement le fonctionnement de la thyroïde. Pour doser son statut en iode, l’analyse la plus représentative est la iodurie des 24h. Ses sources alimentaires sont le poisson, les fruits de mer, les algues, les œufs, les produits laitiers et le sel de table iodé. Attention à la surconsommation d’algues qui contiennent pour certaines des quantités supraphysiologiques d’iode.
Fer : Un déficit en fer diminue la réponse à la TRH et majore la fatigue associée à une éventuelle hypothyroïdie. Veillez donc à avoir un statut en fer optimal (consommation de viande rouge, boudin noir…), sans pour autant être en excès, car ce minéral est oxydant. Notez que les phytates et polyphénols du thé et café notamment viennent diminuer l’assimilation du fer. A l’inverse la vitamine C de votre vinaigrette au jus de citron frais, participe à l’absorption de ce minéral.
Tyrosine : Acide aminé précurseur des hormones thyroïdiennes, il est retrouvé dans les aliments riches en protéines comme les viandes, poissons, œufs, produits laitiers, légumineuses et fruits oléagineux. Leur consommation dès le petit déjeuner participe d’ailleurs à une bonne sécrétion de dopamine, idéale pour commencer la journée de bon pied !
Vitamines B et magnésium pour permettre le transport des atomes d’iode dans les cellules. Le magnésium est retrouvé majoritairement dans les fruits de mer, dans le chocolat noir et dans la banane.
Nous voyons ici l’importance d’avoir un statut optimal en chacun de ces micronutriments (Suivi diététique). Dans le cas d’un déficit ou d’une carence avérée, la supplémentation ne sera pas la même. En effet il est parfois nécessaire d’apporter des doses supérieures aux 100% des AJR.
La phytothérapie peut être une aide précieuse pour venir optimiser la fonction thyroïdienne, et ce même avant que cela se voit sur la biologie. On agit donc en prévention et non en curatif.
Différentes plantes avec différents modes d’actions peuvent être indiquées :
- L’Ashwagandha, plante anti-stress qui augmente également la production de T4 et favorise sa transformation en T3 lorsqu’elle est couplée avec des guggulstérones.
- Le Bacopa stimule la fabrication de T4.
- Le Kaempférol est un flavonoïde qui active le métabolisme de base et donc la dépense énergétique et stimule l’activité de l’enzyme permettant la production de T3.