La résistance à l’insuline
Les maladies métaboliques explosent depuis des décennies, et les progrès de la médecine nous permettent de vivre plus longtemps avec diverses maladies chroniques. Or il est temps de sortir de la prise en charge curative exclusive, et de prendre le problème en amont. Dès les premiers signes cliniques et/ou biologiques de l’apparition d’un dysfonctionnement, il convient de mettre en application une démarche préventive. Dans le cas du dysfonctionnement qui va être abordé ici, celui de l’insulino-résistance, il est dans l’intérêt du patient de contrer cet état de « pré-diabète », avant que la maladie ne soit définitivement installée. Nous allons maintenant vous expliquer à quoi correspond cet état de pré-diabète, puis verrons comment agir face à cela avec la nutrition et surtout la micro-nutrition.
Au préalable, faisons un rappel sur ce qu’est l’insuline. Cette hormone hypoglycémiante est sécrétée par le pancréas, et plus précisément par ses cellules nommées « béta ». Son rôle est donc d’abaisser la glycémie, dont la valeur doit être située entre 0.8 et 1 g de glucose par litre de sang.
Cette fine régulation est permise grâce à la balance entre l’insuline et une autre hormone qu’est le glucagon, qui a la fonction opposée : l’augmentation de la glycémie.
Pour pouvoir abaisser le taux de sucre dans le sang, l’insuline induit la captation du glucose sanguin par les cellules hépatocytaires (du foie) et musculaires notamment. Ce transport est permis par la reconnaissance de l’insuline par les récepteurs nommés GLUT4, situés sur les membranes cellulaires. Il est souvent utilisé l’image d’une clé (insuline) qui rentre dans une serrure (récepteur), pour schématiser ce fonctionnement. Si la serrure est rouillée, la clé ne pourra donc pas ouvrir le cadenas (transporteur du glucose). A noter qu’il existe également un transport du glucose sans nécessité d’intervention de l’insuline.
D’où peut venir cette insulino-résistance ?
Diverses causes peuvent induire une insulino-résistance : carence en vitamine D, alimentation déséquilibrée, riche en aliments raffinés, dyslipidémie, surpoids et obésité… Le SOPK (voir article sur les pathologies gynécologiques), sans connaitre s’il est la cause ou la conséquence de l’insulino-résistance, est également lié à ce dérèglement glycémique. En réponse à cette diminution de la sensibilité des récepteurs, le pancréas sécrète plus d’insuline qu’une personne sans problème d’insulino-résistance, pour maintenir une glycémie basale. Il peut alors s’en suivre une modification des sensations alimentaires, une résistance à la perte de poids, et sur le long terme l’installation progressive d’un diabète. Si nécessaire, faites-vous accompagner dans votre perte de poids.
Pour évaluer la résistance à l’insuline, différents marqueurs peuvent être vérifiés : la glycémie à jeun mais pas seulement !
Il est indispensable de doser l’insulinémie, afin de vérifier que celle-ci ne soit pas trop élevée, malgré une glycémie normale.
Les deux mesures permettent ensuite de calculer l’indice HOMA prenant en compte la glycémie ainsi que l’insulinémie à jeun. Si cet indice est supérieur à 2,4 l’insulino-résistance est avérée. Ces données permettent de prendre en charge le patient, avant même que le diabète ne soit diagnostiqué par une glycémie à jeun trop élevée.
Chez un patient insulino-résistant, il est d’autant plus important d’adopter une alimentation qui minimise les hyperglycémies, afin de limiter le plus possible la sécrétion d’insuline. La qualité des aliments sera la priorité dans la prise en charge, avec des céréales complètes, des fruits et légumes, des graisses de qualité et une diminution des produits sucrés.
Quand la micronutrition nous vient en aide :
Une alimentation équilibrée ne suffit toujours pas du fait que la dégradation de la densité nutritionnelle de nos aliments. Des déficits et plus encore, des carences, en vitamines et minéraux nécessitent parfois la prise de compléments alimentaires.
La vitamine D, couplée au magnésium, nécessaire pour son activation, a une action anti-inflammatoire et augmente l’insulino-sensibilité. Chez les personnes obèses, la carence en vitamine D est courante du fait de sa liposolubilité : le taux de vitamine D circulant est limité par le stockage de l’hormone dans le tissu adipeux. L’hypovitaminose D est courante dans la population générale, notamment l’hiver, une supplémentation est bien souvent indispensable.
L’insuline est constituée d’un atome de zinc, on comprend donc bien l’importance d’avoir un statut optimal en ce minéral pour assurer une bonne conformation de l’hormone.
Le signalement de l’insuline est facilité par le chrome, de nombreux compléments alimentaires ayant pour but d’améliorer l’insulino-sensibilité contiennent ce minéral. Sont également reconnus, les effets de la cannelle et de la berbérine pour la reconnaissance de l’insuline par son récepteur.
En définitive, vous aurez compris qu’une alimentation non équilibrée mais aussi certaines pathologies peuvent induire une insulinorésistance, ce qui est un stade de pré-diabète. En adaptant votre alimentation et en prenant les bons compléments alimentaires il est possible de renverser cette tendance avant qu’il ne soit trop tard. Seulement, attention, vous devez être suivi par un professionnel, une médecin nutritionniste ou une diététicienne nutritionniste pour engager ces changements. Si vous souhaitez plus d’informations, n’hésitez pas à nous joindre.