L’arthrose est une maladie douloureuse qui touche les articulations. Elle concerne surtout les femmes de plus de 55 ans, mais peut également se déclarer de manière précoce notamment lors d’une activité professionnelle ou sportive intense et/ou répétitive engendrant des contraintes mécaniques excessives. L’âge, la génétique, le surpoids, la sédentarité sont d’autres facteurs de risque de l’arthrose. Notons que les deux premiers ne sont pas contrôlables, mais qu’il est bel et bien possible de prévenir l’apparition de la maladie via une bonne hygiène de vie !
Dans l’arthrose c’est notamment le cartilage qui est touché : il va d’abord s’user, puis se fissurer pour ensuite finir par disparaitre. Les deux os de part et d’autre de l’articulation seront donc à nu d’où les douleurs endurées par les patients. Les articulations les plus souvent touchées sont la colonne vertébrale, les doigts, les genoux et les hanches. Une raideur articulaire, notamment au réveil, est ressentie avec une perte progressive de flexibilité. Les autres composantes de l’articulation, outre que le cartilage, sont aussi touchées : liquide synovial, ligaments, os… Les lésions sont irréversibles et il faut donc limiter le développement de la maladie.
Quelles solutions ?
Initialement la maladie n’est pas inflammatoire mais le devient par la suite. Il convient donc de jouer sur la modulation de l’inflammation, tout en essayant de se passer d’anti-inflammatoires néphrotoxiques. La micronutrition et la phytothérapie peuvent nous aider dans la prise en charge des douleurs et dans le contrôle de l’évolution de la maladie.
Les périodes de poussées inflammatoires peuvent être modulées par la prise d’acides gras polyinsaturés de nature oméga 3. Ces derniers sont retrouvés naturellement dans l’huile de lin, de cameline, les noix… Mais c’est la forme élongée qui est la plus efficace, on les nomme EPA et DHA. La consommation régulière de poissons gras permet de satisfaire nos besoins en ces précieux omégas 3. Cependant, dans le cas de l’arthrose notamment, il peut être indiqué une supplémentation d’EPA et DHA sous forme de compléments alimentaires. De plus, des plantes aux propriétés anti-inflammatoires sont reconnues dans le domaine de la phytothérapie. Curcuma, boswellia, harpagophytum, saule…, autant de plantes dont les actions anti-inflammatoires et antalgiques justifient leur prise en cure.
En parallèle il est indispensable de ralentir l’évolution de la maladie en apportant au cartilage des nutriments lui permettant de se protéger. Le cartilage comprend une matrice extra-cellulaire composée à 70-80% d’eau, de chondrocytes, collagène, protéoglycanes et acide hyaluronique. Afin de préserver ce cartilage, deux molécules sont régulièrement citées dans la prise en charge de l’évolution de l’arthrose :
– La chondroïtine dont la production endogène diminue avec l’âge, joue un rôle dans la diminution de la raideur articulaire. Elle est naturellement retrouvée dans les cartilages de raie par exemple. Du fait de notre faible consommation d’aliments riches en chondroïtine, un traitement de fond est indiqué.
– La glucosamine qui est formée de glucose (un sucre) et de glutamine (un acide aminé). Elle limiterait la dégradation du cartilage. Elle peut être consommée via la coquille de crustacés riches en chitine, dont la glucosamine en est un dérivé. Sur le plan pratique, une supplémentation par des compléments alimentaire s’avère plus facile.
Il convient de se supplémenter en ces deux molécules sur une longue période (plus de 6 mois) pour avoir un réel intérêt.
Pensez à consommer régulièrement des os à la moelle pour son apport en collagène et gélatine, deux protéines importantes pour la santé du cartilage. De plus les crucifères (brocolis, choux, navet,…) sont riches en sulforaphane dont les propriétés anti-destructrices sur le cartilage auraient été prouvées.
Pour finir il faut travailler sur l’acidose qui est secondaire à l’inflammation et sur le déséquilibre acido-basique. Pour cela une alimentation riche en végétaux et en couleurs est la bienvenue.
Notons qu’un intestin poreux majore la réponse immunitaire et donc la symptomatologie de l’arthrose. C’est pourquoi un micronutritionniste peut vous proposer de travailler sur l’intestin pour vos douleurs articulaires !
Un dernier point important qui n’est pas des moindres : les douleurs et raideurs articulaires amènent souvent les patients a fuir l’activité physique. Cependant une remise en mouvement progressive est indispensable, pour réduire les douleurs et améliorer la condition physique. Cela a notamment été prouvé pour l’arthrose localisée sur les membres inférieurs. Un accompagnement par un éducateur d’activités physiques adaptées, est un bon moyen de reprendre confiance et de se remettre progressivement en condition physique.